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Le blog de la prospective
Cet article traite de la concentration économique en cours au niveau des nations. Comment comprendre et adapter sa stratégie en conséquence?
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MALGRE BEAUCOUP DE « ZELE » LE MONDE SE CONCENTRE
Ne prenez pas le ZELE au premier degré même s'il a du bon ! Une ZELE (on dit une) est une Zone Economique de Libre Echange. Un mot barbare, bien français parce que c'est une abréviation.
Alors une Z.E.L.E. c'est quoi : c'est une région économique constituée de plusieurs pays, groupes de pays ou tout simplement de régions administratives dont la raison d'être est la fusion d'intérêts communs au service de la collectivité économique ainsi créée. En clair cela donne quoi : l'ALENA qui réunit les Etats-Unis, le Canada et le Mexique ou le MERCOSUR qui réunit le Brésil, l'Argentine, le Paraguay et l'Uruguay ou encore la CEI qui réunit la Russie et quelques-uns des pays de l'ex-URSS. L'UE, elle-même, était à l'origine une ZELE sous le nom de CECA, Communauté Economique du Charbon et de l'Acier.
Ces zones économiques ont fleuri majoritairement après la guerre froide et particulièrement après la Chute du Mur en 1990. Une bonne vingtaine de zones ont ainsi vu le jour pour " remplir un vide ". En effet jusque là et depuis plus de cinquante ans le bipolarisme faisait force. D'un côté les " amis " du capitaliste américain et de l'autre les " amis " du communiste soviétique. Des " amis " libres ou contraints, mais des amis qui avaient choisi ou subi l'alliance économique pour leur propre développement. Une alliance souvent difficile parce que sujette à la relation dominant-dominé. Des alliances qui ont explosé avec le Mur. La plupart des " alliés " des deux camps ont compris à l'usage l'intérêt de la notion d'alliance avec cependant les nécessités de devenir la prochaine fois plus dominant et de rester si possible cantonné à une région plus congrue et proche. Dans les alliances ainsi créées en 1980-90, le dominant régional est toujours là : les Etats-Unis pour l'ALENA, le Brésil pour le MERCOSUR, etc... Mais les dominés jouent des coudes pour être moins dominés. Il est également à noter que dans ces alliances l'aspect politique (comprendre la théologie politique) est moins présent que lors de l'existence des deux blocs.
Dans les années 1900 et 2000, ces ZELE ont eu logiquement tendance à diminuer en nombre pour agrandir les alliances restantes. Logiquement parce que cela est une logique implacable constatée dans le phénomène depuis le moyen-âge. En effet les études d'archives ont montré que les ZELE ont toujours existé - aussi loin que les archives le permettent - et que le phénomène a toujours eu pour évolution leur concentration pour une finalité bipolaire. Maintenant à vous de parier quels seront les deux gagnants finaux de la concentration en cours. Car dans ce jeu de domination est venu s'interposer un nouveau larron, qui à lui tout seul tient lieu de ZELE : la Chine. Un événement planétaire est également venu jouer le trouble-fête : la crise financière et sa conséquence économique. Dans les cycles de concentration précédents, des événements aussi graves ont eu lieu. Ils ont retardé les échéances de concentration mais n'en ont pas altéré l'issue : le bipolarisme. Les seuls " obstacles " éventuels actuels à cette inéluctabilité sont les organisations mondiales de gestion qui n'existaient pas lors des cycles précédents : FMI, OMC,...Leur efficacité est clairement démontrée dans le temps, n'en déplaise aux jeteurs de sort et aux détracteurs. Et leur atout premler, souvent relégué aux oubliettes, est l'information économique sur les pays en compétition de concentration. Car cette infomation dévoile en permanence les cartes du jeu.
Cette connaissance du phénomène ZELE et de son implacable évolution est fondamentale pour les stratèges d'entreprise. La cible géographique du développement commercial et la cible territoriale marketing doivent prendre en compte le dit phénomène pour une conduite à long terme des affaires. Nous sommes effectivement dans une géo-Economie en phase de concentration. Attention aux alliances qui demain pourraient servir à vos concurrents ! Par exemple : le Brésil ne fait-il pas partie de l'UE quand on considère les relations bilatérales qui existent entre ce grand pays et le Portugal ?
Il appartient aux stratèges d'établir plusieurs scenarii de concentration et de placer des leviers ou des freins dans les tableaux de bord au cas où....