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Le blog de la prospective

LE CASSE-TETE DE LA COULEUR POUR LES INDUSTRIELS (2° PARTIE)

  « La couleur est l’avenir du design ». Par design entendez également architecture. De plus en plus d’industriels en sont persuadés, soit parce qu’ils ont pratiqué, soit parce qu’ils vont le faire.

Dans une première partie de l’article - article 23 - nous avons exploré les clés du succès dans le choix d’une couleur. Des clés structurelles et conjoncturelles qui amènent à considérer la couleur comme l’atout premier d’un produit. Mais aussi comme une humeur personnelle, difficile à gérer par l’industrie du fait de son univers infini. Cette deuxième partie est consacrée à la prospective proprement-dite.

Non seulement la couleur est l’avenir du design mais le design est l’avenir de la couleur. Les designers, autrefois très spécialisés sur un produit ou une ligne de produits, sont aujourd’hui très hétéroclites dans leur métier : passant du prêt-à-porter au produit machine-outil sans sourciller. Allant même jusqu’à chiper du travail aux architectes pour la réalisation de bâtiments. Ainsi dans les appels d’offres internationaux tout projet architectural intègre des designers. La raison est fort simple : le métier d’architecte resté très traditionnel assimile encore peu la notion de couleur. A tel point que seuls les architectes dits coloristes, très peu nombreux, déclament cette compétence. Ceux-ci sont encore principalement cantonnés à redonner vie par la couleur à des édifices publics ou collectifs tels les stades, les piscines, les halles de sport,... Qu’on se le dise : malgré les réalisations exceptionnelles des 10 dernières années dans le monde, l’architecte reste très attaché à ses matériaux. Donc à la forme. La couleur est ainsi reléguée au rang d’habit de misère.

Pendant ce temps les produits industriels finis s’habillent de lumière. Rares sont les fabricants aujourd’hui qui proposent des produits visuellement bruts de peur de faire ringard. Certains parmi eux sont allés plus loin dans la démarche en offrant des habillages différents suivant les pays et les usages, travaillant nécessairement avec des designers. Tous les industriels vous diront que la couleur fait vendre tandis que les matériaux sous la couche de peinture ont peu évolué dans leur constitution depuis 15-20 ans. D’ailleurs très très peu d’innovations technologiques ont fleuri dans la dernière décennie, en ce qui concerne les matériaux. Tout au plus des contraintes d’hygiène et de sécurité sanitaire ont entraîné des modifications chimiques, vite résolues parce que la solution était connue mais n’avait pas été pratiquée pour des questions de rentabilité financière. En parlant de coût, songeons avec délectation que des produits finis ont vu leur prix augmenter au prétexte de la couleur alors que les prix des matériaux et de l’outil de fabrication n’ont pas bougé voire ont même diminué.

On peut dire avec certitude que la couleur est devenue le premier pilier du business industriel. Nous avons vu à quoi cela correspondait dans l’habitat et l’industrie mais nous n’avons pas encore regardé du côté des fournisseurs de la couleur.

Voici une activité qui a le vent en poupe et un avenir assuré. Jamais les chimistes n’ont autant travaillé sur ce sujet. Avec la composition des couleurs existantes, l’association à des gaz ou des métaux pour une utilisation spécifique, l’application sur des matériaux habituellement réfractaires, la création de nouvelles couleurs, l’incorporation d’éléments numériques ou informatiques, l’amélioration de la facilité d’apposition et la durabilité des couleurs, il y a de quoi faire. L’industrie de la peinture est le secteur industriel n°1 en terme d’investissements sur la décade 2000-2010. Et cela s’accentue.

Vous n’avez donc pas fini d’en voir de toutes les couleurs. D’autant qu’il est agréable de parler d’une activité qui se porte bien.

Cet article traite de l’évolution de la couleur et de sa situation future dans un contexte de consommation. Il fait suite à l’article 23.  © 2012

Article 28