LES HANDICAPS DE LA SOCIETE FRANCAISE (3° PARTIE)
Dans les deux premières parties de notre analyse sociétale, nous avons mis en avant le poids des trois générations dites 68 dans la population et la situation peu reluisante de la non-prise en considération des jeunes et de l'abandon des anciens. Des handicaps qui à eux seuls plombent l'avenir de la Société pour un "certain temps". Dans cette troisième partie, nous porterons notre réflexion sur le mal endémique qui achève de contrarier l'avenir : la gabegie. Un mal avec lequel nous composons dans toutes nos réflexions économiques prospectives.
La gabegie est en effet partout. L'Etat, on le sait et seuls nos contemporains étrangers le disent, est un incroyable gaspilleur, depuis au moins un demi-siècle. Notre rôle n'étant pas de désigner les coupables, nous ne pouvons que constater que notre Administration n'est plus adaptée à notre époque. Elle vit de racommodages successifs, opérés sur un cadre ancien, qui entraînent de graves pertes financières, d'inconmensurables pertes de temps et d'énergie. Le citoyen, lui, est rompu à cette gabegie à un tel point qu'il en dépend, qu'il en vit ou qu'il en meurt parfois. Il ne la conteste même pas parce qu'il sait la situation insoluble. A force de composer avec, il est devenu lui-même un incroyable gaspilleur. A l'image de l'Administration, il gaspille son argent, son temps et son énergie. Nos voisins observateurs germaniques disent même que les Français gaspillent leur vie. Alors, rapporté à l'Economie, le sujet qui nous intéresse, cela donne quoi ?
Première constatation : le Français est réfractaire au changement. Saoulé par les diatribes politiques, qui prônent le statu-quo, il a choisi de tout refuser ; le présent, l'avenir et même le passé. Le résultat est sans appel : notre Société est considérée par la plupart des analystes internationaux comme étant rétrograde.
Deuxième constatation : le Français est un être assisté. Ainsi toute puissance génitrice d'argent - Etat, entreprises, associations, commerçants - lui est redevable. C'est pour cet assistanat qu'il râle, qu'il vote par opposition, qu'il entretient sa mauvaise foi.
Troisième constatation : le Français est individualiste. L'école lui a appris à se débrouiller tout seul. La famille en a rajouté une couche. Il est donc persuadé de mener au quotidien une croisade pour sa survie.
Quatrième constatation : le Français habite le centre du Monde. L'école - encore elle - ne l'ayant pas ou peu initié à s'intéresser au "Reste du Monde", il ne consomme pas l'information - les news -. Il n'écoute pas, il entend. Sa mauvaise foi - sic deuxième constatation - l'incite de toute façon à contester toute voix venant de ce "reste du Monde".
Cinquième constatation : le Français magouille. Conscient de vivre dans une Société - Etat, citoyens - qui prône la gabegie, il s'offre une distraction de temps en temps en biaisant le système à son profit. Il ne vole pas, il n'enfreint pas, il s'amuse.
Sixième constatation : le Français aime la politique - politicienne - . On peut même dire que c'est son loisir favori. Un journaliste néerlandais disait récemment que la politique est le jeu vidéo préféré des Français. Parce que, depuis longtemps, le citoyen français n'est pas dupe de la volatilité intellectuelle des édiles politiques.
Septième constatation : le Français est un donneur de leçons. Vivant dans sa bulle nationale - sic quatrième constatation -, il préfère attaquer tout être humain différent de lui pour ne pas révéler sa suffisance culturelle.
Huitième constatation : le Français est réfractaire au droit. Cas unique en Europe, il méprise la justice des Hommes parce qu'il la juge pas adaptée à son époque. Ainsi, peu à peu, il théâtralise la dite justice. Et il accorde peu de crédit aux professionnels du droit.
Neuvième constatation : le Français est méfiant. Sa vocation innée à se replier sur lui-même le rend dubitatif en permanence. Tout ce qui est nouveau, tout ce qui sort de son univers quotidien est suspect. Il lui faut essayer par lui-même quand il ne rejette pas purement et simplement au nom du doute.
Dixième constatation : le Français est anxieux. Certainement s'agit-il du résultat des neuf précédentes constatations ! Cela le rend mystique, perméable aux expédients de toutes sortes. Entre médecines de toutes origines, horoscopes quotidiens, marabouts sectaires ou non et météos trois fois par jour, la "vie n'est pas un long fleuve tranquille".
Arrêtons-nous là ! Vous me direz : tout cela on le sait. D'accord, mais encore faut-il s'en servir quand on fait du marketing. Dans ces dix vérités se cachent d'innombrables idées de produits et autres sources d'inspirations commerciales.